Description de la ville basse
L'«entrée unique»
Il faut un bon quart d'heure à pied pour aller de Yéphira à Monemvassia par une chaussée qui relie Yéphira au rocher en son point le plus proche du continent. Si l'on se retourne, on peu retracer d'un coup d'œil les étapes historique qui ont conduit à l'établissement de Monemvassia.
Au milieu de la baie à droite (au nord-ouest) on aperçoit une petite colline où se dressaient autrefois la cité et l'acropole d'Epidaure Liméra. La carte ci-après nomme encore cet endroit «Vieille Malvasie».
Plus loin, au nord, des maisons sont situées sur le rivage: c'est le village de Paléa Monemvassia (Monemvassia-la-Vieille); sur la carte, il se nomme St-Nicolo. A droit de Paléa Monemvassia s'allonge une péninsule où se dresse une tour. Paléa Monemvassia et cette péninsule ont servi d'étapes aux habitants d'Epidaure Liméra qui fuyaient devant les Slaves et les Avars. Ils devaient finalement s'installer sur le rocher lui-même de Monemvassia.
La chaussée menait autrefois à un pont de pierre. Il mesurait 163 mètres et comptait treize arches. Avant la construction de ce pont, seul un petit isthme de sable reliait le rocher au continent. L'isthme, le pont ou la chaussée en question étaient les seuls moyens d'accéder au rocher qu'ils rendaient ainsi aisément défendable. Cette particularité donna à la cité son nom d'«entrée unique» ou «monem embasis» — d'où l'appellation moderne de «Monemvassia».
Les restes des fortifications de cette entrée unique sont encore visibles au bout de la chaussée, sur le rivage même du rocher. Le système de défense comportait autrefois une grande porte centrale. Tout ce qu'il en reste aujourd'hui est un mur en moellon percé de meurtrières. A la fin du dix-neufième siècle, la plupart de ces fortifications fut détruite lors de la construction de la route qui mène aujourd'hui au mur de la cité. Les dommages ainsi causés demeurent
Carte maritime de la fin du 17ème siècle
bien visibles de nos jours. Les ouvertures de réservoir brisées et les fondations rompues indiquent que des bâtiments et des églises occupaient entièrement la pente du côté sud du rocher, et pas seulement le plateau et le faubourg entouré de murs. Le piéton attentif peut ainsi voir que les estampes et les gravures de la fin du dix-septième siècle représentent avec exactitude cette partie du rocher de Monemvassia.

